 Nous étions nombreux à avoir répondu à l'invitation de Jean-Pierre Hupkens, Echevin de l'Urbanisme, pour découvrir en primeur le bâtiment qui abritera le nouveau Musée "Boverie". Le bâtiment, car tout n'est pas terminé et bien évidemment, il n'y a encore aucun mobilier ni aucune oeuvre, qu'elle soit d'hier ou d'aujourd'hui.
Nous entrons par les sous-sols pour déboucher dans une salle, orientée au Nord, là où se trouvait la caisse du MAMAC. Profitant d'une moins mauvaise acoustique que dans les grandes pièces vides et bétonnées, J.P.Hupkens nous retrace rapidement la Saga du Musée : commençée en 2007, elle va connaître de nombreux rebondissements, concernant autant son nom - de Mamac, on passera à Ciac, pour aboutir à Boverie - son affectation que les partenariats sur lesquels se baserait le projet.
Il me semble qu'on peut qualifier ces hésitations d'existentielles, car comment construire un projet si on ne l'a pas, au préalable, défini ?
Peut-être avait-on, d'un côté, un palais assez emblématique, ultime survivant de l'Expo de 1905, ce moment unique dans notre histoire où la Belgique mais aussi Liège caracolent en tête de l'économie mondiale, un palais donc qui avait un urgent besoin de rénovation et d'autre part, un besoin culturel de mieux se positionner sur la scène artistique internationale. Après tout l'ancien Mamac possèdait quelques oeuvres exceptionnelles. On peut suivre l'évolution des idées au travers de notre revue de presse où on en trouve déjà trace en 2005 !
 Malgré ces successions de choix et de revirements, l'idée précipita dans le sens chimique du terme avec deux éléments essentiels : en 2013, l'entrée en scène d'un architecte qui, contrairement à d'autres, n'a pas cherché à frapper un coup médiatique. Le provençal Rudy Ricciotti, constatant que le "geste" architectural avait déjà été posé en 1905 par cette complicité terre/eaux créée avec ce parc entre deux fleuves, a seulement cherché comment mettre en évidence cette alliance, avec des moyens d'aujourd'hui qui s'harmoniseraient avec ceux d'hier. Son idée a pris la forme d'une rallonge tout en verre qui colle parfaitement à la façade Est, tout en maintenant possible la servitude vers la pointe de l'île et ses installations.
D'autre part, en 2015, la Ville de Liège et le musée du Louvre décident d’unir leurs efforts en matière de programmation artistique et de présentation des collections. Si on comprend le formidable atout que cela représentait pour Liège, quelles étaient les motivations du fameux musée parisien ? En fait, le Louvre cherche à se rapprocher de ses publics - cfr Lens et Metz - et à développer sa politique d’action internationale qui contribue à sa notoriété et celle de la France. Cette collaboration l'engage pour une durée de 4 ans. Pour les curieux, le site de la Ville donne les détails de ce partenariat http://www.liege.be/culture/musees/boverie-beaux-arts-expos-liege.
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| Comme pour d'autres réalisations qui ont changé le visage liégeois depuis quelques années, un dossier fut introduit aux fonds Feder et ce côté-là réussit au-delà des espérances puisque les subsides accordés dépassaient la somme demandée. Heureusement puisque le paquet final, avec 28 millions, dépassera la facture initialement prévue à 23 millions!
Le Musée comprend plusieurs niveaux. Au 1er, dans la nouvelle annexe, la grande salle toute en baies vitrées, au plafond soutenu par de majestueuses colonnes ( en forme de palmier, de tronc d'arbres ou ... d'os, comme le suggéra un visiteur avec humour ) sera consacrée aux expositions temporaires. D'autres sont réservées aux fonds permanents. Les cimaises sont évidemment toutes démontables et déménageables. Au niveau ex-sous-sol a été installé un auditorium où se donneront des concerts. (Pour le suivi des travaux, c'est ici )
Pour l'Horeca, la Ville aurait voulu rénover le pavillon art nouveau-club des pensionnés qui surplomble les installations nautiques du RSNM. Mais la facture, après les dépenses de rénovation du musée, était trop lourde. Un concession fut cédée au traiteur "Les Cours" qui est déjà au Théâtre de Liège. La cafétaria, située dans l'annexe vitrée, sera accessible sans devoir passer par la caisse du Musée, aussi bien pour seulement boire un verre que pour se rencontrer après un concert à l'auditorium.
Mais la Ville ne désespère pas d'aménager à moyen terme le bâtiment du bord de Meuse, la vue y étant absolument incomparable.
A propos de vue, la façade sud donnant sur la roseraie a été soumise à de curieuses transformations puisqu'on creusa plus de 2m pour la faire descendre à fleur d'un bassin de peu de profondeur, futur miroir liquide qui accentuera encore les effets de lumière, déjà si prenants dans l'annexe vitrée. Les plans avant/après sont visibles ci-dessus.
Et quand tout cela sera t-il accessible ? C'est lors de l'évènement appelé, bien justement, Métamorphoses, que l'ensemble ouvrira au public, non seulement le Musée mais les abords réaménagés. Les animations prévues, encadrant la 1ère exposition temporaire "En plein air" menée avec le Louvre, seront multiples, tant sur les thèmes, les publics, les moyens que les lieux, et cela durant 4 jours du 5 au 8 mai.
Mais c'est en fait toute la métropole liégeoise qui s'animera, comme un pied de nez à l'échec de Liège 2017 ! Demandez l'programme ! http://www.liege.be/nouveautes/metamorphoses-du-5-au-8-05-2016
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