mon quartier le Longdoz - mon quartier le Longdoz - mon quartier le Longdoz - mon quartier le Longdoz

Le 25 septembre 2012, nous recevons Stephan Bartholomeus,
le nouveau directeur de la Médiacité

retour

La réunion du Comité de quartier avait un invité qui en valait beaucoup d'autres, puisqu'il s'agissait de Stéphan Bartholomeus, nouveau directeur du Centre Commercial Médiacité et donc représentant d'environ 120 magasins.

Actif depuis 25 ans dans la grande distribution (notamment FNAC Bruxelles, Carrefour et plus récemment Saturn), il est arrivé à la tête de la MDCT en juin dernier, succédant à M.Scius que nous avons rencontré plusieurs fois.

Assez naturellement, nous avons commencé par prendre des nouvelles de sa santé, ou plutôt de ses enseignes.
Il est vrai que dans un mois, on fêtera les 3 ans de la galerie et que c'est un moment-clé. Deux facteurs s'y rencontrent : la fin possible des baux commerciaux (3,6,9) et donc le départ d'exploitants peut-être pas à leur place ou pas satisfaits de leurs résultats mais aussi l'arrivée des prudents, ceux qui ont voulu voir si ça marcherait ou pas.

SB. nous a donc averti: il va y avoir des départs, arrivées, déménagements et agrandissement. Au stade actuel, la rotation est de 10%, un taux inférieur à la moyenne des centres commerciaux, nous assure t-il. La galerie se porte donc bien.

Un troisième facteur - un scoop aussi pour nous - c'est que la question des cinémas s'est enfin résolue positivement puisque la construction du complexe démarrera probablement au printemps 2013. Cette réalisation ouvre aussi de nouvelles perspectives pour le 1er étage où se localisent quelques grandes superficies inoccupées jusqu'ici.

Ainsi donc, après la patinoire dont l'inauguration est prévue le 3 novembre (et rappelons qu'elle peut être visitée lors de la Journée Découverte Entreprises, càd le dimanche 7 à partir de 10h), on commencera le chantier des cinémas. Bureau des concepteurs et entrepreneur n'ont pas été cités mais Mme Nicole Willem, elle-même architecte, supervisera le travail.

Nous demandons d'être tenus au courant de l'avancement des projets, spécialement en ce qui concerne les impacts sur les riverains. En effet, le chantier de la patinoire a bénéficié d'un confort exceptionnel en profitant de l'espace encore vide à côté de lui pour garer machines, camionnettes et matériaux. Pour le complexe cinématographique, l'espace public - càd les trottoirs et/ou voiries - sera certainement envahi par moments.

Pour la construction et l'exploitation, un accord a été négocié directement avec un distributeur belge Belgafilm et une société adhoc, le liant à la Médiacité, a été créée.
Il y aura 6 salles, petites et moyennes, avec une programmation populaire. L'entrée des spectateurs se fera par le 1er étage, en communication par "la griffe" (le bout du "serpent" blanc et rouge qui ondule au travers du centre) et si le complexe aura son propre café, une brasserie ouvrira en face, avec vue directe sur la Piazza.
Une autre annonce concernant le 1er étage : Sport Direct va descendre au rez-de-chaussée et Primark s'agrandit à sa place, sur 3000m2 .

Nos questions ont porté sur le fonctionnement de ces nouvelles infrastructures de même que sur leur impact pour la vie quotidienne dans le quartier.

Les horaires
La patinoire ouvrira jusqu'à 23h et le dimanche dès 8h, pour des matchs de club évidemment  mais aussi les particuliers amateurs, les joueurs de sledge hockey, sport adapté pour les PMR qui auront accès aux installations grâce à une rampe spécifique, et enfin pour des spectacles, avec 1250 places assises.

Puisque le seul accès à la patinoire se fera par l'intérieur du complexe, la partie de la galerie allant de l'escalator à hauteur de Delifrance jusqu'à la Piazza sera accessible au public durant les heures de fonctionnement, spécialement pour l'Horeca qui compte sur cette nouvelle clientèle. Un grand volet/grille à roulettes est déjà prévu, même s'il est actuellement dissimulé dans les murs.

Quand les cinémas seront ouverts, l'ensemble de la galerie sera ouverte, y compris le dimanche. M.Bartholomeus exprime le souhait ardent d'obtenir un statut particulier, celui des sites touristiques qui peuvent ouvrir 7jours/7.  Nos édiles M.Firket et Mme Yerna sont, parait-il, "attachés à ce projet" ... Il justifie sa demande par le fait que bon nombre de nos visiteurs viennent d'Allemagne, de Flandre et de Hollande où les centres commerciaux fonctionnent de cette façon.
Cette ouverture dominicale se fera dès la fin octobre, d'abord à l'occasion des fêtes organisées pour le 3e anniversaire de la MDCT puis en lien avec l'horaire de la patinoire.

La mobilité est abordée
A t-on progressé dans l'idée de permettre aux visiteurs tardifs de rejoindre la place H.Brenu et les bus ? On avait parlé d'un passage balisé en sous-sol.
R. Quand les cinémas seront ouverts, la jonction se fera naturellement, par la galerie. En attendant, il est question de déplacer les arrêts de certains bus juste devant la Piazza.

Et les parkings ?
S'il y a collaboration, le complexe ne gère pas les parkings, il s'agit de GESPARK, spécialisé dans ce segment.

On constate déjà actuellement que les véhicules éprouvent des difficultés à entrer à certains moments (fêtes, soldes..), les gens se dirigeant massivement vers la rue A.Stouls et négligeant l'entrée RTBF. Ceci provoque des embouteillages jusqu'au quai de la Boverie. D'autre part, la signalisation interne est peu claire, mentionnant des noms de rues, peu parlants pour qui n'est pas du coin. Gespark envisage donc d'utiliser plutôt les destinations que vont viser, dehors, les automobilistes.

Le système de ticket pour des heures gratuites s'appliquera bien sûr aux cinémas et à la patinoire mais de manière générale, on va aller vers une diminution de ces cadeaux qui ne sont pas gratuits pour tout le monde puisque les heures sont quand même payées,  non par le client mais, conjointement, par les commerçants et la galerie.

Nous savons que les 3 niveaux ne sont pas occupés et qu'il y a de sérieux problèmes pour se garer dans le quartier. Y aurait-il moyen d'optimaliser l'utilisation des parkings ?
R. M.Bartholomeus nous signale que certains commerçants extérieurs à la galerie ont saisi l'opportunité, en donnant à leurs clients des tickets pour 1 ou 2h, comme le restaurant Piccolo Mondo dans la rue Grétry, par exemple. On pourrait y associer d'autres entreprises ou groupements installés sur le quartier, qui ne bénéficient pas ou pas assez de places personnelles. Ils peuvent prendre contact avec Gespark pour connaître les conditions.
Pour réfléchir sur les problèmes de mobilité engendrés par cette nouvelle donne, il faudra prévoir des concertations entre la Médiacité, Gespark et les pouvoirs publics.

Quelques questions touchant à divers domaines sont abordées

- l'aménagement plus convivial de la Piazza ? C'est prévu par une partie verte, une partie "agrément" avec si possible de l'eau et une partie "social-smoking", un endroit spécifique pour les amis à Nicot, abrité des intempéries et, si possible, élégant ! Mais la piazza doit compter avec deux contraintes: d'une part, tout doit pouvoir être escamotable s'il faut laisser s'approcher les pompiers; d'autre part, la RTBF y a une sorte de servitude.

- La saga des portes vitrées Obtenir le nom du fabricant des charnières pour ne pas s'y approvisionner serait d'intérêt public, vu le nombre de pans qui soit sont tombés, soit ont été bloqués pour éviter la chute. Mais, réjouissons-nous, il y aura des changement début octobre avec la mise en place de portes coulissantes sur l'entrée principale, côté Grétry, tandis que l'entrée Libotte sera revue et corrigée (càd renforcée). Pour la sortie vers Poste, on verra plus tard.

- Le gardiennage Nous évoquons quelques couacs surtout au début : excès de zèle, intervention musclée injustifiée, mauvaise compréhension de l'usage du link.  
R. Nous sommes très attentifs à l'équipe qui est un élément important dans l'image de la galerie. Elle a été recadrée et modifiée. Les horaires ont été revus à la baisse pour garder la vigilance sans augmenter le stress.

Le principe d'ouverture sur le quartier - collaboration avec les magasins de la rue Grétry, par exemple - est accepté mais chaque activité nouvelle (on pense à des brocantes, des foires ou des braderies) demande beaucoup d'investissement et l'expérience prouve que de moins en moins de commerçants ont envie et temps pour y mettre de l'énergie.
Aller jusqu'à faire de la publicité sur les bornes est plus délicat, il s'agit quand même de privilégier les magasins du Centre.
Utiliser une vitrine inoccupée pour donner de l'information sur notre Comité de Quartier est également approuvé. On pourra déposer les nouveaux panneaux réalisés à l'occasion de Retrouvailles. Des contacts seront pris dans ce sens.

- Enfin nous apprenons qu'une carte à puces "cadeau" chargeable de la somme que l'on veut offrir sera lancée pour le WE de fête du 3e anniversaire (27/28 octobre). Elle sera valable dans quasi toutes les enseignes du complexe.

Après 2h d'entretien convivial, souriant, instructif et pensons-nous, assez transparent, notre invité nous quitte avec tous nos remerciements.

Que penser de cet avenir évoqué devant nous ?  

Il est certain que la perception, au sein même du CdQ, est variée selon que l'on retire surtout de la galerie des avantages - richesse de l'offre, propreté et agrément des lieux, proximité, multiplication des échanges informels entre gens du coin - ou qu'on en a déjà subi et qu'on prévoit d'en subir encore les nuisances : stationnement sauvage, déchets abandonnés par les visiteurs un peu partout dans les rues avoisinantes, charroi décuplé, bruit matinal des livreurs, ... On pourrait aussi rappeler les dégâts commis aux maisons lors des deux chantiers précédents, qu'il va probablement falloir encaisser à nouveau avec celui des cinémas (aura t-on droit à un véritable état des lieux qui nous permettrait d'obtenir quelques réparations ? ).

Le plus effrayant est, bien sûr, l'horaire accordé à la patinoire et, ensuite, aux cinémas. Jusqu'ici, on était au moins tranquille le dimanche, ce ne sera très bientôt plus le cas et les problèmes de bruit dans les rues seront étendus jusqu'au bout de la 3ème mi-temps dans les brasseries.

Mais le noeud gordien reste la circulation. Quel que soit l'angle sous lequel on retourne le problème et même si on veut encourager l'usage des bus, il faut compter au moins un millier de véhicules qui chercheront à sortir des parkings souterrains en fin de soirée. Or, la combinaison de rues étroites et de la proximité de feux ne peut qu'occasionner de costauds bouchons, tant dans les parkings que dans le quartier.

L'expérience des travaux au Pont de Huy a montré que l'automobiliste n'est pas patient et cherche des failles dans le courant qu'on veut lui faire emprunter: rues à sens unique remontées et franchissement des passages piétons à vive allure, demi-tour au milieu du flot, feux rouges brûlés, voire froissage de pare-chocs avec début de bagarre vu l'état des nerfs, le tout sur fond de coups (ou plutôt de longs mugissements) de klaxons. On imagine donc facilement ce que donnera le cocktail les WE, lors des fins des matchs et des séances de cinémas ... si la police n'est pas présente de manière aussi visible et agissante qu'à Sclessin pour les derbys!

Mon grand âge m'a permis de vivre au Longdoz du temps de la gare, de l'Espérance et d'Englebert. L'animation, je connais donc. Mais cela n'a rien à voir avec le stress qu'engendrent ces centaines de conducteurs eux-mêmes stressés, qui semblent embarqués dans un struggle for life où tout est permis pour éviter d'attendre.
Dès lors inutile de développer ma pensée selon laquelle, si je me réjouis pour les enseignes et leur personnel que la galerie soit en forme, les perspectives futures et leur répercussion sur ma vie quotidienne me glacent d'appréhension ...

Pour faire face, M.Bartholomeus a évoqué la nécessité de concertation étroite entre les pouvoirs publics, la Médiacité et Gespark.
On voudrait croire que cela dépassera ce que l'expérience nous a donné d'entendre : le "on verra à l'usage, impossible de prévoir" (Responsable Mobilité de la Ville, il y a 3 ans), le "n'importe quoi, du moment qu'on n'éloigne pas les visiteurs de la Médiacité" (l'exigence formulée à la Signalisation lors des travaux du Pont de Huy) et "nous, on doit rentabiliser" (le gestionnaire des parkings).