C'est au plus fort de l'invasion neigeuse que j'ai découvert des traces pour le moins spéciales le long de la Dérivation, en aval du pont des Vennes.
Depuis plusieurs années, la nature y a repris quelques droits, avec obstination car il lui faut se défendre à la fois contre l'invasive Renouée du Japon qui colonise les berges avec une agressivité assez remarquable et contre les dépôts peu discrets de passants négligents.
Pourtant des arbres se sont bien développés et abritent chaque année une ou deux familles de canards dont on peut suivre l'installation, la nidification et les naissances de petits duveteux qu'on verra bientôt s'essayer à la nage. Bref il y a de quoi regarder, malgré l'immédiate proximité des voitures qui surgissent de la trémie Mativa.
Est-ce ce côté bucolique qui a attiré un touriste à la recherche d'un trip original ? C'est en effet un Ardennais, redevenu familier de nos ruisseaux sauvages qui a décidé de venir découvrir la grand'ville.
Vous verrez ci-dessous quelques clichés débusquant un travail assez acharné sur les arbres de la berge.

Contactée, la cellule "environnement" de la ville de Liège semble confirmer mes soupçons. Il s'agit bien d'un castor. C'est plutôt rigolo et sympathique mais la gestion de la situation n'est pas chose aisée, nous dit André Benoit, le responsable de cette cellule: il faudra concilier les soutiens mérités dont bénéficie ce costaud grignoteur professionnel et le maintien d'une jolie et utile couverture arborée. Or ce matin (10 janvier), j'ai trouvé un autre tronc abattu, plus en amont, une dizaine de mètres avant "le rameur ". Certains spécimens attaqués présentent pourtant un diamètre (et donc une hauteur) assez imposant!
Si l'idée venait à notre castor de passer le pont Hennebique, on imagine facilement les ravages qu'il pourrait occasionner à la verdure de la Boverie.

En attendant, nous ne pouvons que conseiller aux vaillants kayakeurs de l'Union Nautique de surveiller leur route, dès fois que le castor établirait un barrage sur la Dérivation ;-))