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21 janvier 2014: rencontre avec
Dominique Jamar de la RTBF
Pour sa 1ère réunion en 2014, le Comité de Quartier a reçu Dominique Jamar, venue nous présenter son job et son décor, Média Rives.
Notre invitée a un beau parcours professionnel qui, des régies publicitaires à la RTBF, en passant par le Pôle Image, le cercle de Wallonie et le Festival du Film francophone, lui a permis de développer des compétences à la fois larges et pointues et d'assumer des responsabilités importantes dans les domaines du marketing, de la communication et de la gestion de projets culturels.Mais c'est comme "Intendant" dans l'administration générale de Média Rives que nous la recevons. En termes plus simples, cela signifie qu'elle est la mieux habilitée pour nous présenter la philosophie, l'action et l'avenir du pan liégeois de la RTBF.
Sa venue comme représentante de notre grand voisin était attendue avec impatience. Il y a en effet de longs mois que nous souhaitons mieux connaître cette institution installée depuis plus de 40 ans dans notre quartier, d'abord au palais des Congrès avec extension rue du Parc puis, depuis 2013, en bordure de la Médiacité. Mais il était difficile de toucher la bonne personne. Nous étions d'autant plus heureux de la voir prendre place parmi nous, prête à rencontrer notre curiosité.
Ce qui suit n'est pas la retranscription d'une conférence enregistrée mais bien la mise en forme d'échanges à bâtons rompus. J'ai essayé de rester au plus près de l'esprit et du déroulement de la soirée, tout en synthétisant parfois des informations dispersées. On commença par un peu d'histoire, celle de la RTBF à Liège et de l'évolution des 10 dernières années. Pour D.Jamar, l'essentiel se joue autour du plan Magellan qui vit une réorganisation complète du média public, basée sur une centralisation des décisions à Bruxelles et donc, une nouvelle vision du rôle des implantations régionales. Auparavant, le centre de Liège disposait d'une grande autonomie, dans les limites de son budget et de ses missions. Cette autonomie permettait de développer des relations avec les milieux culturels locaux, en agissant et réagissant rapidement lorsque ceux-ci proposaient des évènements susceptibles d'intéresser le public liégeois. Ceci nécessitait bien sûr du personnel, des locaux et du matériel. Ce fut la "belle époque", celle de Mamine Pirotte, Georges Pradès, Robert Stéphane, André Romus, où la RTBF-Liège, tant en radio qu'en TV, imagine, produit et réalise des émissions, pour l'ensemble des auditeurs et spectateurs de Wallonie et de Bruxelles.
Pour des raisons de repositionnement, de modernisation et de concurrence, le plan Magellan a regroupé les décisions de stratégie et de programmation à Bruxelles. mais 10 ans plus tard, on constata que cette absence de proximité avec les milieux locaux pouvait constituer un désavantage. C'est alors que D.Jamar fut engagée pour renouer avec le terrain et développer des synergies.Est-il possible de visiter les lieux ?
Dans la perspective développée plus haut, notre invitée accepte volontiers de mettre sur pied une visite guidée des installations, réservée au Comité de quartier et propose qu'elle se déroule dans le créneau de nos réunions, càd en fin d'après midi-début de soirée, un 3ème mardi du mois. La date sera convenue en fonction de son agenda.Pourquoi le déménagement du Parc de la Boverie à la Médiacité ?
Si le Palais des Congrès fut abandonné, c'est que les locaux étaient en très mauvais état - ils prenaient l'eau, nous dit-elle, au point que des bottes étaient à disposition des utilisateurs ! Les studios n'étaient plus adaptés aux évolutions technologiques et la double implantation - Palais, rue du parc - ne simplifiait pas la gestion de l'ensemble.
Par ailleurs, il y avait dans les cartons du Service Public le projet de construire un grand studio consacré aux émissions de divertissement. Pour les raisons évoquées plus haut, il ne pouvait trouver place au Palais des Congrès. On aurait pu, bien sûr, l'installer à Bruxelles. Mais c'est Liège qui fut choisi. Il est vrai qu'à part la Capitale, aucune ville ne capitalise autant de lieux et d'outils culturels, avec un orchestre philharmonique, un Conservatoire, un Opéra Royal, un Théâtre, plusieurs complexes cinématographiques, etc.Pourquoi la Médiacité, ancien projet de la Cité des médias comporte t-elle, finalement, si peu d'activités "médias" ?
A l'origine effectivement les médias devaient y être prioritaires. Aux côtés de cinémas, on souhaitait regrouper dans l'ancienne tour Belgacom toute une série d'entreprises qui, à l'un ou l'autre niveau, travaillaient dans le domaine du tournage, du son, des réalisations graphiques... Mais ces entreprises exigeaient pour bien faire leur boulot des conditions matérielles très précises et la tour n'avait pas été pensée dans cette optique. Il y eut donc déménagement dans l'ancienne fabrique Jubilé toute proche avec, pour des raisons juridiques, un changement de nom. Ce fut la naissance du Pôle Image.
En 2010, un double accident mortel sur le chantier du nouveau centre RTBF, alors simplement désigné comme voisin de la Médiacité, eut un impact moral important. Ce besoin de relancer une dynamique s'incarna dans un autre changement de nom; RTBF-Liège devint Média Rives, référence bien sûr à sa proximité avec les cours d'eau liégeois.
Ainsi d'une seule Cité des Médias, on est passé à une galerie commerciale Médiacité, à un Pôle Image et au centre Média Rives.
Mais malgré cette différence d'appellations, les synergies existent et c'est notamment le travail et la volonté de Mme Jamar.
Par exemple, dès l'ouverture de la patinoire, la RTBF a précablé l'installation pour être prête, en cas d'évènements prestigieux, à en assurer rapidement les retransmissions.
S'il y a des cinémas, la collaboration sera elle aussi au rendez-vous. Déjà aujourd'hui, des organisateurs de festival voient d'un bon oeil cette proximité salles et RTBF.
Avec le Pôle Image, le rapprochement pourrait se faire de diverses façons: utilisation des deux studios RTBF pour des tournages mais aussi propositions communes vis-à-vis d'un locataire potentiel qui, pour des tournages et des réalisations, aurait besoin de plusieurs studios de tailles et d'équipements variables. Il s'agit seulement de pistes de réflexion, non finalisées actuellement.Mais que fait-on à Média Rives ?
En novembre dernier, Liège accueillait un sommet international baptisé "quartiers innovants - territoires créatifs" et à cette occasion, D.Jamar qui y animait un atelier avait relevé dans les temps d'antenne, ceux qui étaient consacrés à la Médiacité/Média Rives. En un an, 50 minutes d'images et de commentaires ont été vus par l'ensemble des spectateurs de nos chaines publiques, ce qui, s'il s'était agi de publicité payante, aurait coûté 1 million d'euros. Une belle vitrine donc.
En fait, le centre liégeois réalise une centaine d'émissions avec à chaque fois 5 à 600 participants. The Voice Vlaanderen a choisi de tourner chez nous et, enchanté, décide de revenir pour la prochaine édition.
La série anglaise "which is which", tournée au Pôle Image et qui a employé 250 personnes veut aussi revenir pour la suite. La proximité de la galerie commerciale, avec ses restaurants, magasins, super-marché, est un net plus pour ces visiteurs-professionnels.Nous sommes étonnés d'apprendre ces éléments car, de notre point de vue, à part les files d'attente pour The Voice, on connait mal ce qui s'y passe.
Mme Jamar répond que son travail comprend justement le développement de la visibilité; actuellement elle a en projet un spot présentant le centre liégeois. Il consisterait en un long zoom, depuis la Belgique jusqu'à Média Rives, en passant par la gare Calatrava et la Médiacité, signifiant bien son enracinement dans le quartier.
Par ailleurs, Liège a des atouts qu'elle est seule à avoir: dans l'horizon 2020 de la RTBF Bruxelles, de nouvelles installations sont prévues mais il n'y aura pas de grand studio comme celui de Liège.
Chez nous, il y a aussi la radio, avec de tout nouveaux studios, porteurs de beaucoup de connectivités potentielles, rapprochant journaliste, animateur et technicien, dans une réactivité et une dynamique très actuelle. On y trouve également les archives sonores, une cellule graphique, une autre cellule centrée sur les nouveaux médias d'Internet ainsi qu'un étage dévolu aux magazines culturels comme Télétourisme, Wallons nous, .... En tout, 200 personnes travaillent à Média Rives.Les sous-traitants y sont-ils nombreux ?
Il est exact que, pour certaines réalisations, on fait appel ou le porteur du concept amène avec lui ses monteurs de décors ou ses techniciens. Cela peut parfois donner l'impression à l'ancien personnel que le centre achète et diffuse plus qu'il ne réalise.
Pourtant, notre invitée estime que l'évolution montre plutôt des signes inverses : dans l'immense concurrence de la diffusion de l'information, le plus que cherche le consommateur de médias est une personnalisation et une proximité plus grandes. On regarde tous RTC parce que cela parle de nous, notre ville, nos voisins, nos faits-divers. Il y a déjà quelques signes de ce rapprochement avec le terrain par l'insertion des bulles d'infos locales et le retour des émissions de Michel Vincent par exemple.Et l'arrivée de cinémas ?
D.Jamar n'a pas d'informations nouvelles sur ce dossier. Le candidat, Belga Films, fait partie du groupe RTL. Mais les Grignoux s'opposent au projet qui signifierait de nouvelles salles face à un public non extensible.Peut-on assister à des enregistrements d'émission ?
A Liège, il y a effectivement diverses réalisations en présence du public comme Cap 48, Nom de dieux, Wallons nous, The Voice, ou le grand prix de la chanson wallonne qui aura lieu cette année le 2 juin, une chouette émission entourée d'une animation particulière avec la présence de nombreuses confréries.
Dominique Jamar note notre souhait d'être informé des possibilités et, après consultation des désirs des journalistes/animateurs et des contraintes techniques, elle enverra des propositions au Président.Nous remercions vivement Mme Jamar qui a largement répondu à nos attentes de mieux connaître Média Rives et nous nous réjouissons de compléter cette rencontre par une visite personnalisée des lieux.