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Quelques idées pour aménager les espaces de jeux

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Pour poser correctement la question des espaces de jeux prévus dans les charges d'urbanisme, il me semble qu'il faut d'abord préciser pour quelles raisons, c'est à nos yeux une exigence prioritaire.
La demande dépasse en effet le manque d'infrastructures. Elle tient aussi au sentiment de dévalorisation - on habite un quartier délaissé par les autorités -, d'injustice - pourquoi penser seulement aux client potentiels et pas à ceux qui n'ont pas beaucoup de moyens ? - à un besoin de reconnaissance de modes de vie plus extérieurs, tournés vers les rencontres - et on va justement nous raboter la place H.Brenu, le seul endroit qu'on a - enfin, effectivement, il y a un vide à combler, car les jeunes ne trouvent aucun espace à eux, pour faire autre chose que "glander" ou marquer des buts dans les poubelles et les vitrines.
En ce sens, et quelle que soit l'image que je me fais de la Médiacité, je constate que pour bon nombre de gens du quartier, le projet est en lui-même porteur de reconnaissance: enfin, on s'occupe de nous, "le Longdoz, ce ne sera plus crado " (le slogan est à vendre!), un promoteur investit des millions de milllions, la TV arrive, le cinéma aussi.. On n'est pas si moche que cela, tout compte fait. Bientôt on parlera de nous partout.

Les contraintes
La Ville a donc obtenu que le promoteur prenne à sa charge l'aménagement d'espaces de jeux. L'emplacement prévu, situé rue Natalis et baptisé "l'assiette du chemin de fer", est un morceau de terrain de l'époque de la gare, dont le promoteur finalise actuellement le rachat. Toutefois, toujours dans les mêmes charges d'urbanisme, il faudra aussi y installer le terminus du bus 4 aujourd'hui rue d'Harscamp. Un terminus à mi-boucle, où les chauffeurs doivent pouvoir se reposer, attendre le relais et effectuer le demi-tour.
On sait qu'un bus moyen fait 12m; il y a déjà sur la ligne un bus à accordéon, qui fait 18m de long. Calculez l'espace dont il a besoin pour réussir ses manoeuvres, ajoutez le recul pour la sécurité et enfin une voie d'accès pour l'entreposage des bobines de Belgacom qui pourraient se retrouver à l'arrière du terrain prévu. Toutes soustractions faites, il ne reste guère de m2 pour de grands équipements fixes.
Deuxième contrainte, déjà signalée, le promoteur n'a pas signé un chèque en blanc. Nos suggestions ne doivent pas espérer copier Wégimont ou Palogne. Il faut penser bon marché, costaud, facile à aménager et à protéger.
Troisième contrainte : la plus importante est peut-être de créer des lieux de repos et de rencontres publics pour les gens du quartier, dans un climat paisible.
Il faut dès lors faire preuve d'imagination et ne pas opter pour des installations toutes faites, qui ne répondront ni à nos attentes ni surtout à nos contraintes d'espace et de financement. Il ne faut pas non plus raisonnablement espérer caser tous nos espoirs dans le même endroit. A propos d'espaces, ci-dessus une idée qui nous vient de Chine, où ils ont procédé à des aménagements sous les ponts d'autoroutes ..
Nous avons peur, peut-être avec raison, de la cohabitation entre grands/petits, entre juniors/aînés. D'autre part, chaque âge a ses besoins; ainsi l'aspect "bande" est essentiel à l'adolescence, inutile avant. Enfin, tous les jeux et tous les âges ne nécessitent pas le même type de surveillance. L'ensemble de ces remarques me fait pencher pour plusieurs petits espaces disséminés plutôt qu'un seul strictement localisé.

Concrètement alors, à quoi peut-on penser ?
On pourrait donc imaginer sur l'assiette du chemin de fer, en cohabitation avec le TEC (ses conducteurs, ses stewards, ses clients et donc un certain contrôle social... ), un espace de jeux pour ados, moderne, qui valoriserait nos jeunes par rapport à ce qui se fait ailleurs, comme un roller-space et un mur d'escalade par exemple. Sur la même implantation mais dans un autre coin, toujours à titre d'exemple, une table de ping pong en dur. Enfin un panier de basket et sa raquette pour s'exercer au lancer franc. Plusieurs pôles avec, chaque fois, quelques bancs autour d'une activité. La possibilité pour les ados, à la fois de se retrouver et de se disperser selon affinités.
Deuxième catégorie, les 6-12 ans. Dans l'attente de la maison intergénérationnelle et de son animateur, demandons à la Ville un gardien de parc ou un APS, qui pourrait circuler entre le triangle fond d'Harscamp, place H.Brenu et assiette du chemin de fer. Imaginons, dans la foulée, qu'il se verrait confier le prêt, sous caution, de jeux de psychomotricité pour les temps non scolaires. 2 ou 3 surfaces dures, dispersées mais délimitées, par exemple par un revêtement de couleur différente (comme ci-dessus dans la solution chinoise) suffiraient à pratiquer des activités intelligentes et spéciales, de celles que les autres quartiers n'ont pas .... Cher ? Oui et non, l'ensemble que j'ai composé ci-dessous vaut 170 euros TTC. Même en multipliant par 3, on arrive à un total de 500 euros. Bien moins cher et moins encombrant que des installations fixes et pour "des heures de distraction", comme disent les pubs. Si on veut commencer à faire jouer ensemble aînés et jeunots, on peut aussi insérer çà et là des éléments de "parcs pour seniors", tels que les Berlinois viennent de le faire avec un très grand succès .(Voir le Soir du 9 mai 2007)

Et pour les petits ? La Boverie n'est en effet pas loin et bien équipée dans un environnement sécurisé. Faut-il pour cela les délaisser totalement (et les mamans avec ) ? Une solution intermédiaire consisterait à localiser à divers endroits autour du nouveau complexe, quelques petits îlots de jeux, par exemple dans le cul-de-sac de la rue d'Harscamp et sur la rue Libotte, en face du Zeeman, puisque le magasin est déjà un rassemblement très populaire de bien des femmes du quartier. Je m'inspire de ce qui s'est fait autour de l'Athénée Destenay, côté Chiroux et Carmes; 2 bancs et 2 engins en bois montés sur ressorts font le bonheur quasi continuel de mamans et bébés, sur un espace très réduit. Ci-dessous, des exemples de jeux, qui peuvent être dispersés et ci-contre des sièges publics, qui peuvent être cimentés en arc plus ou moins cintré. On devra ajouter aussi pour les tout tout petits l'intemporel et toujours apprécié bac à sable.
Et si on rêvait vraiment ?
La réussite d'une telle implantation, pour qu'elle soit non seulement fréquentée mais aussi préservée par les utilisateurs eux-mêmes, doit s'appuyer sur une consultation, qui prépare cette appropriation. On pourrait alors imaginer que ce ne serait pas une quinqua comme moi ou un groupe de quinquas/sexys comme l'APL, qui fassent le brainstorming mais que cela vienne des futurs bénéficiaires. L'expérience a eu lieu à Bruxelles l'an dernier et a constitué un plus indéniable pour le projet et son succès ultérieur. On peut en lire le compte-rendu dans cet extrait de la Libre du 6 mai 2006
Prenons par exemple la section "sciences sociales " de Saint Louis, les étudiants de méthodo de l'ESAS qui ont déjà une solide habitude de l'enquête sur le terrain, notamment au sujet de l'appropriation spontanée de l'espace public. Demandons-leur de faire une " étude de marché" et une analyse des besoins dans les différentes écoles du coin. Prenons un institut technique et professionnel (Froidmont ?) et avec les profs de PP, proposons aux élèves d'imaginer des infrastructures solides, pas trop chères et attirantes pour les ados qu'ils sont. Plans que l'année d'après, ils réaliseraient comme travail de qualification... Profitons-en aussi pour débusquer les meilleurs graffeurs qui (après un concours de projets ? ) décoreraient les murs environnants.
Les journaux nous racontent souvent comment les élèves de telle ou telle section professionnelle sont partis mettre des chassis ou monter des murs dans les pays du Sud. Ne peut-on leur proposer d'investir leur quartier, leur espace et, en collaboration avec des adultes ouverts et bienveillants, d'y apporter leur contribution ? C'est la meilleure garantie de la préservation des installations: la classe d'histoire, que mes élèves (des techniciens industriels de Don Bosco Verviers) et moi, nous avions repeinte au congé de Toussaint, a gardé longtemps son état impeccable car chaque peintre bénévole était aussi un redoutable surveillant !