On sait que de grands projets se préparent à la Boverie. Depuis une dizaine d'années, la Ville s'est lancée dans des aménagements urbanistiques importants: accueillant la nouvelle gare Calatrava qui imposa et imposera encore des changements considérables dans le quartier des Guillemins, facilitant la création de la Médiacité au Longdoz avec la galerie commerciale et MédiaRives de la RTBF et enfin, imaginant comment relier ces deux pôles.
Une passerelle va être lancée sur la Meuse, démarrant dans le Parc de la Boverie à hauteur de la volière et s'accrochant sur la rive gauche à l'arrivée de la nouvelle esplanade/boulevard venant de la gare. Ceci devrait être réalisé pour 2015 avec les fonds Feder notamment.

Dans la lancée, une rénovation-agrandissement du MAMAC (musée des arts modernes et contemporains), installé dans un bâtiment construit en 1905 pour l'Expo universelle, fut décidée. Les plans ont été dévoilés et le projet a l'air d'être prêt à prendre son élan même si l'objet de cette nouvelle mouture devenue CIAC (Centre International d'Art Contemporain) devrait peut-être encore se préciser. Pour info http://www.liege.be/nouveautes/mamac

Malgré les travaux qui bouleverseront une grande partie du Parc autour du palais, une rénovation de la roseraie avait été entreprise pour moderniser les structures florales, rajeunir les plants et clarifier le dessin global. Les parterres situés à proximité du Mamac n'ont pas été touchés puisque, c'est sûr, leur future vie sera bien différente, à moins qu'ils ne soient absorbés par les nouvelles constructions.

A la fin d'une promenade parcourant le Parc de la Boverie, pour sa nature et son histoire, la Ville et spécialement l'Echevinat de l'Environnement et de l'Urbanisme invitaient le public à découvrir les nouvelles plantations en compagnie de ceux qui les avaient conçues. Michel Firket (voir photo) ne fit pas de grands discours mais passa le bouquet de fleurs au service des plantations avec les équipes de jardiniers qui ont travaillé en suivant les plans de Marie-Hélène Théâtre, architecte responsable de la création des parterres et de l'aménagement des espaces verts. On lui doit déjà ceux de la place Cathédrale ainsi que l'éphémère mais magnifique escalier de Bueren tout en couleurs.

Secondée par son collègue (voir photo), elle nous fournit de nombreuses informations. Il nous fut confirmé qu'une terre qui a accueilli durant de longues années des rosiers accepte mal d'en voir replanter d'autres et donc qu'il fallut d'abord prélever des carottes du sol pour voir s'il n'y avait pas des champignons susceptibles de porter préjudice aux nouveaux cultivars.
Mais le résultat fut positif et on put donc suivre le plan prévu en disposant 24 variétés (voir photo), 2700 nouveaux plants, 3500 roses au total qui nécessitent le travail de deux personnes à temps plein. Les critères de sélection furent la facilité d'en retrouver si nécessaire, leur entretien, une floraison de qualité et un parfum agréable. On pourra en jouir longtemps puisqu'il y a une bonne proportion de "remontants" parmi les 5 catégories choisies : arbustif, grimpant, buisson, sur tiges et couvre-sol. Comme certains sont en outre semi-persistants, ils garderont leur feuilles en automne.

L'approche est nettement respectueuse de la nature puisqu'on s'efforce de réduire voire supprimer les produits - pesticides et herbicides - en arrachant les mauvaises herbes à la main, en utilisant un hôtel à insectes (voir ci-dessous) ou de petites caravanes mobiles installées au pied des plants et contenant les adversaires naturels des ravageurs, par exemple les perce-oreilles et les larves de coccinelle qui se nourrissent de pucerons.

Un public assez nombreux et intéressé, quelques représentants politiques liégeois et les jardiniers-artistes qui nous avaient concocté ce beau paysage se dirigèrent ensuite vers le hall du Mamac où le verre de fête leur fut servi, devant une petite expo d'anciennes cartes des lieux dont le plan de 1949.