Le Contexte
Depuis plusieurs années, le Comité se bat pour donner au Longdoz des espaces publics de qualité, objectif rendu encore plus aigu depuis la construction de la Médiacité, qui a causé d'importantes amputations. Le public des petits et des ados était spécialement démuni. Chez nous, jusqu'il y a 6 mois, aucun terrain de basket ou de foot n'était accessible et les seules installations de jeux se situaient au Parc de la Boverie, certes pas vraiment loin mais suffisamment pour dissuader les déplacements réguliers de familles du quartier
Le combat fut mené sur plusieurs fronts, d'abord pour essayer de recevoir une compensation correcte de la part du promoteur qui devait créer une plaine de jeux sur l'assiette du chemin de fer (voir le feuilleton sur ce sujet), puis pour aménager en zone d'accueil convivial de petits espaces inutilisés. L'une de ces places sans but, abandonnée aux souvenirs canins et canettes pirates se situe en face du collège St Louis, entre la rue Villette, la rue Robertson et la rue Magis. Lorsque nous faisions les tornades blanches pendant la semaine de la Propreté, elle monopolisait une grande équipe et de coûteux efforts pour un résultat spectaculaire mais très éphémère. Ci-dessous 2 vues de Google, prises avant les premiers travaux de rénovation. Sur l'une, aérienne, on visualise bien la situation de la place et l'autre montre l'état déprimant du sol.
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Un petit groupe issu du Comité et composé d'habitants tout proches s'est alors lancé dans un vrai projet : quoi faire et comment.
Enquête auprès des riverains sur leurs souhaits, étude de faisabilité avec les services de la Ville, invitation aux réunions du Comité de l'un ou l'autre décideur, "lobbying" acharné à toutes les occasions où l'on pouvait se faire entendre ... ces échanges-négociations-concertations s'étalèrent sur près de 3 ans.
Lorsqu'un espoir de réalisation se concrétisa et que l'Echevinat des Travaux put certifier que l'aménagement aurait lieu, que les jeux seraient installés et donc qu'une place entièrement rénovée allait s'ouvrir aux habitants, une demande de subsidiation du projet fut introduite auprès du Centre pour la formation sociale, l'ASBL propriétaire de la Haute Ecole l'ESAS installée rue d'Harscamps. Celui-ci a en effet parmi ses objectifs de soutenir des actions sociales solidaires, portées par des citoyens et répondant à des besoins locaux, notamment dans l'environnement de l'école. Le projet répondait très bien aux critères de sélection et un budget fut libéré pour faire vivre la place, d'abord en organisant une petite fête pour son ouverture puis en élargissant ce dynamisme nouveau à d'autres coins du quartier. |
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Plusieurs réunions sont nécessaires pour rapporter au groupe le résultat des rencontres avec l'Echevinat et se mettre d'accord sur les modalités d'organisation. Chacun apporte aussi ce que nos "bienfaiteurs" ont bien voulu nous offrir : Delhaize et Abracadabra fournissent ballons colorés, sifflets et petits jouets, tous bienvenus pour animer la place. |
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L'inauguration
Sa préparation nécessita aussi plusieurs rencontres pour le petit groupe porteur, animé avec dynamisme et précision par Anne-Marie Veithen, car il fallait faire connaître l'initiative au-delà du triangle bientôt aménagé, et décider ce que l'on ferait de et avec les invités !
Un concours fut organisé en un temps record à l'ICADI avec les élèves de Mme Van der Linden pour concevoir le dépliant d'information, on piocha dans le budget offert par le CFS pour acheter tonnelle et divers accessoires électriques et ménagers, on sollicita les compétences d'animation de proches et connaissances, on conçut même un jeu de découvertes des personnages illustres qui avaient donné leur nom aux rues voisines ...
On avait donc des idées et la Foi en Ste Claire. Celle-ci ne fut pas très sensible à nos prières car après un automne sublime, unique dans les annales de l'IRM, le temps changea brutalement la nuit précédant la fête.
Lorsqu'à 10h le tintamarre mené par une petit équipe décidée et en voix démarra, les rues du quartier étaient traversées d'averses particulièrement violentes. Mais on ne peut en accuser les cris, sifflets ou chants, invitant la population à nous rejoindre, car la pluie tombait depuis l'aube ! Depuis l'aube aussi, des volontaires gonflaient les ballons, attachaient les banderoles, construisaient un sapin improvisé et coloré, montaient les tonnelles, raccordaient la sono, dépliaient les tables pour l'apéro, le tout sous une pluie toujours battante et un vent méchant
Vers 11h, dans cette ambiance assez rébarbative donc, les voitures officielles déposèrent tout ce qu'il fallait pour "le verre offert par la ville" puis l'Echevin Roland Léonard et ses bras droits (!).
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En 15 jours, congé de Toussaint compris, les étudiants produisent divers modèles de folders parmi lesquels le jury choisit la création de Chan Nguyen photographiée ci-contre pour ses qualités de professionnel: clarté, simplicité, bonne utilisation de l'espace et des illustrations... Bravo !
Paolo démarre le tintamarre sous une pluie battante: armé d'une voix de stentor, d'une petite clochette et d'un parapluie, il entame le tour du quartier pour ameuter le bon peuple et drainer les foules vers notre nouvelle place...
Le succès de sa tournée n'est pas foudroyant mais peu à peu, une sorte de vases communicants entre "intensité des averses" et "densité de participants" s'établit : on pourra faire la fête !
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Et bien, malgré cette météo désastreuse, les coeurs restèrent clairement à la fête. Le discours de R.Léonard fut simple et encourageant. Aucune récupération électorale dans son hommage rendu à ceux qui se sont battus pour que leur projet aboutisse, simplement le souhait que citoyens et élus puissent plus souvent collaborer pour améliorer le "vivre ensemble".
Jean Fabry, porte-parole du groupe, remercia bien sûr l'Echevin et ses collaborateurs en insistant sur notre volonté d'aller à contre-courant des visées consuméristes "car celui qui rame dans le sens du courant fait rire les crocodiles", comme chacun sait. Il encouragea les utilisateurs du Square à exercer leurs responsabilités pour que la place reste propre, agréable, sans dégâts ni détournement. Lou Pipers, autre cheville ouvrière du projet, remercia ensuite Mme Van der Linden et ses étudiants pour leur professionnalisme.
Enfin le ruban tricolore fut coupé sous des applaudissements nourris, donc réchauffants. Les échanges qui suivirent la cérémonie officielle, peut-être facilités par l'obligation de se serrer sous les tonnelles pour éviter la douche, furent très familiers. On sentait chez l'Echevin responsable, de même que chez d'autres élus présents, une disponibilité et une bonhommie qui faisaient plaisir à chacun.
Lorsque ils eurent goûté les zakouskis, soupes, et autres tartes salées faits mains, les édiles repartirent pour d'autres obligations nous laissant finir un buffet d'auberge espagnole assez sympathique !
Le ciel devenu un peu plus clément, les enfants purent vraiment inaugurer les modules en bois colorés tandis qu'un clown, Antonino Sancinito, dit "Nino", plein d'idées loufoques comme il se doit, provoqua rires et sourires de 7 mois à 77 ans, pendant une bonne demi-heure. Vers 15h, on démonta, rangea, ramassa, tria, jeta, afin de laisser la place pimpante et impatiente d'être réquisitionnée par de nombreux gamins et fillettes du coin. Ceci n'empêcha pas quelques professionnels de la fête et de la convivialité de continuer tard dans l'après midi à refaire le monde, après le quartier ;-))
Comme on l'a compris, ce n'est qu'une étape dans la revitalisation des coins délaissés du Longdoz.
Il faudra bien sûr dépasser le temps des honneurs et assurer le suivi dans le quotidien. Pour cela, il faut arriver à impliquer le maximum de personnes pour que cette place vive dans d'autres circonstances : fête des voisins, concerts d'été, trocante ou expo d'artistes amateurs, tout est possible à qui le veut !
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Jean, toujours souriant, versait généreusement la soupe (3 goûts !). Elles ont bien réchauffé les mains et les corps, grâce notamment à l'équipement cuisine de l'ASBL "la maison des Femmes" de la rue Magis,
encore un partenaire de l'entreprise.
A droite, deux vues de la place et de ses modules, dont un avion très futuriste !
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